Récits des burkinabè
Lors de mon séjour à Bogandé, j’avais
exprimé mon souhait aux membres d’ICODEV de créer un site Web et faire éditer
un petit livre. Adama, le président d’ICODEV, m’a
promis qu’il m’enverrait des récits de ce que son équipe faisait avant la fin
de l’année, je ne pensais pas le recevoir aussi tôt, ni avoir de si beau témoignage !
J’agrémenterai le texte de quelques
photos, mais vous pouvez d’ores et déjà lire leur action au jour le jour.
Petit conseil : si vous n’êtes
pas habitué aux abréviations dont les africains raffolent, lisez le lexique
avant...
Enfin, la mise en page n'est pas encre au point, mais je m'y attèlerai
lors de l'intégration des photos.
Mais j’en ai trop dit, je laisse la parole aux acteurs locaux. Bonne lecture !
Parvenu au centre du village je me dirigeais directement chez le chef du village. Quand j'ai franchi la grande devanture sans portail, je fus accueillit par des "biali-biala" qui fusaient de toutes parts. Comme d'habitude je répondais sans cesse par des "n'poo" en me dirigeant timidement vers la place qui m'était désignée !
Après quelques plaisanteries de bon augure, je passai aux salutations d'usage. Elles étaient longues ces salutations mais j'étais rodé dans ce genre de procédures protocolaires car étant moi-même issu de la région. Ensuite je rappelai au chef du village l'objet de ma visite et sans ambages il me répond : "Tous les habitants sont informés de ton arrivée. C'est une grande joie pour nous de t'accueillir et de t'entendre, tu sais".
Je fis quelques grimaces de gêne et pris congés car la visite était loin d'être terminée.
En effet je devais rendre visite à tous les leaders d'opinions du village en l'occurrence l'agent de santé villageois communautaire, l'accoucheuse villageoise, le Responsable Administratif Villageois (RAV)… dans toutes ces familles le même scénario de biali-biala et de N'poo était incontournable.
Une fois cette étape longue mais précieuse achevée, je me dirigeais tout droit vers le lieu habituel de rencontres.
C'était un gros Baobab ombragé dont les prolongements des racines à la surface servaient de sièges aux visiteurs.
J’étais là à contempler ce grand baobab bicentenaire quand les habitants commencèrent à se placer en demi-cercle. Je retournai alors mon attention vers ces dynamiques femmes et hommes toujours ponctuels aux appels et me mis à admirer leur accoutrement qu’ils ne portaient que lors des fêtes, des marchés ou pour honorer un visiteur car en Afrique chaque village possède ses propres spécificités culturelles.
C’est dans cet air de contemplation que le chef du village m’apostropha pour me signifier que la réunion pouvait commencer.
Je me levais et pris un air sérieux et serein. Le vacarme fit alors place à un calme étonnant car chacun voulait entendre le message du visiteur.
Après les salutations d’usage, (encore des salutations !) les présentations mutuelles et les remerciements, je présentai à la population l’objet de ma visite. C’était la mise en place de l’IB dans leur village. Je fis alors l’historique de l’IB et donnai des explications détaillées sur cette nouvelle politique de santé.
Une saynète que j’avais au préalable préparée avec des jeunes filles et jeunes garçons du village fût présenté à la population afin d’illustrer le processus de mise en place de l’IB ainsi que le mesure d’accompagnement qui en découleront.
Cette saynète présente pour les acteurs l’occasion d’exposer leur talent de comédien et de fidèles messagers. Ce qui provoque une hilarité parfois exagérée dans la foule.
Après la saynète la population était appelée à poser des questions d’éclaircissement, de compréhension… C’est alors que le chef du village prit la parole en ces termes « Nous sommes contents de ce que nous venons d’entendre, mon fils, nous croyons fermement à l’action d’ASI mais j’ai une question à poser: marquant un bref temps il enchaîna. "Que signifie médicament essentiel et générique ? Seront-ils autant efficaces que les produits que nous avions l’habitude de voir dans les pharmacies privées ?"
La question du chef fit suivie d’un applaudissement nourri. Le champ de questions venait ainsi d’être ouvert.
Un jeune homme sur un vélo demanda alors subitement
- Qui va gérer l’argent ?
Un vieux adossé au baobab et que je croyais endormi parla sans demander la parole
- Vous les jeunes vous ne pensez qu’à l’argent. Il faut d’abord connaître qui va vendre les produits et où nous pourrons se les procurer ?
- Qui peut être membre du comité de gestion de l’IB au niveau du CSPS ?
Je n’ai pas su qui a posé cette question bien qu’elle ait été énoncée à vive voix. Mais tant pis c’est la pertinence des idées qui prime sur l’identité ou la personnalité des hommes.
A toutes ces questions je prenais mon temps d’abord pour les "capitaliser dans ma tête " car c’est une qualité indispensable à tout agent de développement rural. En effet écrire les questions dans un bloc-notes crée la méfiance chez les villageois quasiment analphabètes. PUIs avec un air serein je répondis à toutes les questions en donnant des explications détaillées et concises.
Au fur et à mesure que j’expliquais ce que c’est que l’IB je remarquai un sourire aux lèvres des femmes, des vieux et des jeunes.
Mes réponses une fois terminées furent accueillies avec des applaudissements. La réunion terminée je remerciai le village de BINGA de leur disponibilité et demanda congés car la réunion continuait dans les 13 autres villages de l'aire de santé.
Avant d’enfourcher ma moto un jeune au milieu de la foule lança un slogan vite repris en chœur par tout le village de Binga " Vive l’IB, Vive l’IB."
Mais comme un missionnaire, ma moto vrombissait déjà à destination d’un autre village où le même scénario se répéterait.
Lexique :
RAV : Responsable Administratif nommé par le préfet et qui représente l’administration dans le village.
Biali-biala = bonne arrivée en langue locale c’est à dire le gourmantchéma parlé dans tout l’est du Burkina
Npoo = C’est la réponse que l’étranger donne à biali-biala
CSPS = Centre de Santé et de Promotion Sociale qui est le lieu de soin géré par un personnel de santé formé dans des écoles de santé. Ce sont les infirmiers, les accoucheuses auxiliaires, les Agents Itinérants de santé….
IB = Initiative de Bamako adopté par 17 pays africains en 1987 à Bamako et qui vise à responsabiliser davantage la population quant à la gestion de leur propre santé. Le médicament essentiel et générique (MEG) étant une porte d’entrée
Produits = spécialités vendues dans les pharmacies privées à des coûts exorbitants
Rédacteur : BOUGMA Gandjoa agent de développement de ICODEV.
C'était un jour de marché de Kodjéna pendant l'hivernage où j'étais partis pour mes approvisionnement en vivres. C'est l'un des marchés les plus importants de la province à cause de son marché de bétail. A un moment j'entendis une voix qui m'appelait:
Eh! Madame, c'est moi qui t'appelle.
Je me retournais et vis que c'était un membre du comité de gestion. Il vint vers moi.
Bonjour madame, et comment va ta famille?
Bien j'espère qu'il en est de même chez toi aussi.
Après les salutations je lui demande:
Quelles sont les nouvelles de ta visite?
Il me répondit:
Nous avons fixé une date de réunion avec la SIV.ainsi ce matin le responsable à l'information est venu chez moi pour me demander si je connais une personne qui part au marché afin de donner commission pour toi. Je lui ai répondu que cela est la bien venue parce que je vais aussi pour vendre une chèvre. J'ai une culture de fiançailles demain dans mon champ. Il ajouta que comme je suis aussi membre du COGES, il ne fera plus une note pour toi, mais de t'informer verbalement. La rencontre portera sur les comptes- rendus des réflexions sur l'autonomisation d'ASI à Bogandé. Mais il faut que nous nous attendions à beaucoup de questions, car cette affaire d'autonomisation de la structure est pour nous comme un rêve. Mais nous les membres du COGES qui participons aux différentes réunions, nous connaissons l'ampleur du travail qui se mène. Par contre les membres de la structure inter villageoise ( SIV ) et la population croient que c'est comme la préparation d'un jus de mil simplement, pourtant c'est la préparation d'une boisson alcoolisée. Il ferma sa parenthèse en disant:
Je vais te laisser faire ton marché. Car comme il fait très chaud aujourd'hui d'ici peu de temps la pluie va se préparer. Il faut que moi aussi je fasse vite le marché pour traverser le bas-fond avant qu'il ne pleuve.
Au revoir et à bientôt!
Ainsi, comme tout bon animateur je préparai la réunion. Le jour arriva.
Ce jour là, je me levai très tôt pour faire le bain de mon enfant, ensuite m'apprêtai pour aller à la rencontre et il se trouvait qu'à la veille de la rencontre, il a beaucoup plu.
Avant d'arriver au lieu de la rencontre, je dois traverser un bas-fond. Arrivée à ce lieu, je trouve que le bas-fond est à son cru, les petites bornes du radier d'une hauteur d'environ 25 cm sont invisibles. Je rentre avec ma moto, après juste quelques mètres du radier, la moto s'éteinte parce que la bougie est pleine d'eau. Je m'arrête au moins 10 minutes. Je démarre en vain. Je suis seul. Aucune personne n'est proche de moi pour m'aider à démarrer. Je pousse la moto environ 500m. Je descends de la route pour essayer de démarrer, mais la montée était très difficile. Je fais la navette n fois avant qu'elle ne démarre, en ce moment ma chemise est déjà trempée de sueur comme si je revenais d'un bain. Arrivée à la place de la réunion, je trouve déjà quelques membres du COGES. Après les salutations d'usage ils me demandent ce qui s'est passé car l'heure de mon arrivée ne correspond à mes habitudes. Le président attend que le quorum soit atteint avant de commencer la réunion. Par mis les retardataires on compte plus de femmes. Ainsi une personne sortit et dit qu'il voit un groupe de nid d'oiseaux entrain de se déplacer, il fait allusion aux tresses des femmes. Quand elles arrivent pour les salutations d'usage elles passent à tour de rôle comme un défiler de mode avec un grand sourire aux lèvres noires de tatouage en me serrant la main !
Après cette scène le président profite d'un petit silence et ouvre la séance. Il commence par les salutations et les remerciements pour aborder l'ordre du jour. Moi je n'interviens qu'après les eh! madame du président.
Au moment des divers, une des femmes, la plus âgée demande la parole et nous fait entendre ces mots:
Après l'autonomisation de la structure, il en est de même que pour les groupes appuyés les AD ne vont plus résider sur le terrain. On nous a annoncé le départ de la coordinatrice. Est-ce que c'est vrai? Et pourquoi cela?
Je lui ai répondu en lui renvoya la question: Qu'elle est le souhait le plus important d'une mère en Afrique?
Elle répondit:
Cette mère souhaite la santé de son enfant, pour le sevrer et avoir encore un autre enfant.
L'assemblée éclata de rire et certaines personnes disaient qu'elle avait trouvé la réponse elle-même. Sur ce, la réunion se termina avec les remerciements du président et de l'AD. ainsi revint le défiler de mode des femmes pour les salutations d'au revoir
Rédacteur : Madame MADIEGA Fatoumata : agent de développement de ICODEV
SIV: structure inter- villageoise ou Assemblée Générale
COGES: comité de gestion
AD: Agent de Développement
COMMENT APPROCHER CES GRANDS DE LA SANTE POUR EXPRIMER NOS PROBLEMES ?
C’était à une réunion de l’équipe du projet santé qu'un des AD nous a fait le bilan de ses activités. Dans la partie informations du CSPS. Il est ressorti que l’ambiance n’est pas saine au sein du comité de gestion.
Il nous fait savoir qu’il y a des difficultés de collaboration entre le comité de gestion et le président et l’ICP.
Comme nous prônons l’autonomisation des groupes, l’AD a bien joué son rôle. Il a simplement demandé au comité de réfléchir et de trouver les solutions à son problème.
Deux semaines après, 2 représentants du CG en l’occurrence le président et le trésorier se pointent dans les bureaux d’ICODEV ex ASI.
Il était 12H45 justes au moment où je sors des bureaux. Je les croise.
Est-ce que Alassane est là ? Alassane c’est l’AD du PAOF.
Non, il vient juste de partir. Comme ce jour Alassane a prit soin de me dire au revoir, je leur ai dit que son patron est là.
Non! C'est Alassane que nous cherchons d'abord avant de voir son chef hiérarchique.
En tout cas il est à la maison. Si vous pouvez le rejoindre à domicile!
Le soir à 15h30, un AD du projet santé entre dans mon bureau : Hé! Kondjoa on a besoin de toi dehors. C’est qui ? M'empressai-je de demander. Sans même en attendre une réponse, je sors et à mon grand étonnement, ce sont les 2 membres envoyés du comité.
Il y eut les salutations d’usage.
Que puis-je faire pour vous ou bien j’ai déjà fais? Chacun se mis à rire ! Nous voulons te voir, répondit un d'eux. "Je dis voilà- moi"( pour plaisanter avec eux.)
Je les invita dans le bureau du projet santé
S’il vous plait j’ai reçu de la visite terrain. Ainsi m’adressai-je à deux AD du projet santé qui s'empressèrent de sortir. C'est l'une des rares fois que les AD sortent des bureaux sans murmure car c’était les membres des groupes appuyés (les comités de gestion, les groupements villageois d'éleveurs.)
Asseyez-vous s'il vous plait!
Nous reprenons les salutations d’usage. Le président, d'un clin d’œil ordonne le trésorier de commencer. Celui-ci explique l’objet de leur rencontre. A la fin de son discours il demande des compléments à son président. Celui-ci dit: je n’ai rien à ajouter. Cependant il ajoute que s'ils sont là aujourd'hui c'est parce que nous avons des problèmes à résoudre et il faut aller voir "les grands", "ceux qui sont devant la santé".
Bon, dit-il le président du comité de gestion: < comme vous nous appuyez dans notre travail nous ne pouvons pas aller vers ceux qui sont "devant la santé" sans passer vous informer et solliciter vos conseils!>
Vraiment je vous remercie de votre démarche et de cette initiative combien louable. Mais vous connaissez mieux la philosophie d’ICODEV. Nous ne prenons pas le devant pour résoudre les problèmes que rencontrent les organisations de base.
Nous faisons faire. Ce sont les groupes de base qui doivent réfléchir et rechercher les pistes et les solutions adéquates à leurs problèmes. ICODEV vient en appui.
Hé! C'est quoi même ces grands? Qui sont ceux qui sont devant la santé?
En effet, ils voulaient parler des responsables de l’équipe cadre du district, la structure de tutelle des comités de gestion dans le cadre de la décentralisation du système de santé.
Quelles difficultés que ces membres éprouvent lorsqu’ils ont un problème et qu’ils veulent le soumettre à l’équipe cadre du district?
Quels points d’interrogation ?
Quelles hésitations?
Quels temps mettent-ils avant de décider ?
Dieu seul sait !
Rédacteur: TANKOANO Kondjoa
DEBATS AUTOUR DE LA CONSTITUTION D'ORGANES COMMUNAUTAIRES DE GESTION
Mai 1997, nous abordons la dernière phase conduisant à la constitution du comité de gestion de la formation sanitaire ou centre de santé et de promotion sociale ( CSPS ) de Diabatou, village situé à 45 km à vol d'oiseau de Bogandé.
En effet, depuis cinq mois déjà que je suis présent dans ce village en vue de mobiliser la population et de faciliter l'organisation de celle-ci pour la gestion des questions relatives à sa santé. Rappelons que les activités du CSPS couvrent 22 villages.
Après plusieurs séances d'animations dans chaque village pour permettre aux villageois de s'imprégner et de s'approprier le projet, l'heure était venue de mettre sur pied les organes de gestion. Pour ce faire des ateliers de réflexions ont été tenus. Dans ce qui se suivra, nous rendons compte autant que faire ce peu la substance des discussions qui a prévalu tout au long des ateliers.
Les ateliers avec les paysans j'en étais à ma deuxième expérience. La première fois, c'était à 85 km de Bogandé.
C'etait aussi une année où je faisais mes premiers pas dans le développement rural. En ce moment j'avoue mon scepticisme quant aux capacités des paysans de mener de telles réflexions, genre atelier, mais cela ne surprend pas quand on sait que je venais tout droit de la capitale donc venant de la plus grande ville du BURKINA. Et comme tout "bon" citadin formé à l'école ou la place du paysan est royalement ignorée à peine si on ne le voue pas une méprise totale. Alors quand on parle d'atelier dans mon pays on voit automatiquement une messe pour diplômés de grandes écoles et universités. Un atelier c'est donc un machin pour initiés, disons un truc d'intellectuels. Et qui est intellectuel? C'est bien sûr celui- là qui s'habille à la mode occidentale, celui- là qui étale ses connaissances livresques, et dans bien des cas qui parle de décalages horaires…
Mon contact avec cette population rurale a en peu de temps fait voler en éclat tous ces préjugés, faisant place à des sentiments d'admiration; suivi de réflexions sur cette frange vaillante de la société qui chaque jour dans le labeur cherche des solutions à son problème, à son propre épanouissement économique et social.
C'est ainsi qu'il m'est revenu de repenser à qui veut aller le qualificatif d’intellectuel dans son acceptation première c'est à dire celui ou celle qui produit des idées au profit de sa société. Or chaque jour les paysans apportent leur lot d'imagination pour sortir des difficiles conditions de vie. Alors le seul qui vaut d'être appelé intellectuel est le paysan et non le citadin car le citadin et l’intelligentsia ( auxquels j'appartiens ) sont en vérité, une classe de femmes et d'hommes qui profitent des commodités de la modernité venue d'ailleurs. Au lieu de créer, cette classe se prélasse dans l'impudente méprise des capacités intellectuelles des paysans et ne voit que leurs seules forces de travail. Bref…
Cette digression me semblait utile pour montrer la perception ambiante de certain milieu face aux populations rurales.
Pour la tenue des ateliers, il a été convenu que chaque village envoie quatre (4) représentants. Cette délégation doit comprendre obligatoirement au moins une femme. Vu le nombre élevé des participants, il n'était pas indiqué pour des questions d'efficacité de les prendre en un seul groupe. Je les ai donc scindé en deux groupes de travail.
C'est lors de la synthèse générale des travaux des deux groupes qu à lieu les débats les plus houleux. Puisque l'aire de santé est composée de 22 villages, il s'est agit pour les villageois d'asseoir des instances représentatives. Ainsi la structuration suivante a été adoptée:
- L'assemblée générale des villages ou structures inter- villageoises (SIV.)
- L'organe exécutif ( comité de gestion ) de la SIV.
La mise sur pied de ses instances a été précédée d'élaboration des règlements intérieurs.
La composition de la SIV a suscité beaucoup de débats. D'aucuns ont proposé 4 représentants par village, tandis que d'autres proposaient 2 représentants par village. Les premiers se disaient que 4 est plus représentatif que 2, ce que les seconds ne niaient pas forcement, seulement ils trouvaient qu'avec 4 représentants par village l'assemblée générale devenait très lourde. Les défenseurs des 4 personnes par village soutenaient que si la participation communautaire visait le plus grand nombre, pourquoi descendre en deçà. A mon sens, je pensais que ce argument était inattaquable par l'autre camp, et enfin on allait mettre fin à la querelle des chiffres et passer à autre chose. C'était sans compter avec la détermination des défenseurs des deux (2) personnes par village. L'un d'entre eux prit calmement la parole : « C'est vrai ce que l'autre a dit 4 est supérieur à 2 si on fait un décompte, mais il y' a des situations où 4 peut être égale à 2 car dans notre cas ici ce n'est pas le chiffre en tant que tel qui a de la valeur. Mais c'est comment ce chiffre a été choisi et ce que ce chiffre représente, si dans un village l'ensemble des habitants choisisse 4 personnes pour les représenter et dans un autre 2 personnes pour les représenter on peut dire que les 4 personnes équivalent aux deux puisse que ces deux (2) chiffres résultent du choix unanime de chaque village » il poursuit:
« Si donc ces deux choix sont égaux, alors prenons le chiffre qui présente le moins d'inconvénient pour le fonctionnement de la SIV. » Ce qui absurde en mathématique le serait- t- il en démocratie?
En plus de cette astuce argumentaire de développée par le camp adverse, les défenseurs du 4 se sont rendus compte qu'il est plus facile de mobiliser 2 personnes pour l'assemblée générale que d'en trouver 4 à chaque session, ainsi de façon consensuelle les participants adoptèrent la délégation à l'AG à deux personnes
Si la délégation à deux (2)a été adoptée, le plus dur restait à déterminer le profil de ceux qui en feront partis. Rappelons que les participants étaient composés d'agents de santé villageois
( ASV ) d'accoucheuses villageoises (AV ), de responsables administratifs villageois ( RAV ), des membres d'organisations paysannes, des représentants des leaders religieux et coutumiers.
Donc dans la description du profil des délégués, chaque groupe ou bloc de groupe développait des arguments pèle- mêle pour être éligible. Ce fut une véritable lutte de classe pour parler comme un marxiste. On assista à un match d'idées.
En fait deux camps se sont réellement opposés: il s'agit du groupe des ASV- AV contre les autres délégations. Pourquoi? Parce que les ASV et AV travaillant déjà en étroite collaboration avec l'équipe de santé ont naturellement estimé que leur présence au sein de l'organe exécutif allait de soi. Or l'approche que nous avons adopté pour la mise en place des instances dirigeantes était l'implication de tous sans distinction de profil associatif. Même si on restait conscient du rôle d'avant garde que joueraient les cellules de santé villageoises.
Les femmes ( les AV ) se sont montrées déterminantes dans cette bataille de pré-positionnement tactique car c’est de cela qu’il s’agissait. En effet pour espérer être membre du comité de gestion, il faut d'abord faire partie de la SIV, c'est à son sein que sont élus les membres du comité de gestion. Voilà donc tout l'enjeu du match.
Je me souviens encore de la réflexion de cette brave femme, une soixantaine d'années environ, elle disait: « un village était habité par les agriculteurs et des pêcheurs qui vivaient en bonne entente. Ce village connaissait par moment une invasion de criquets. Un jour les gens vinrent proposer aux villageois de les aider dans la lutte antiacridienne. Pour cela ils réunirent l'ensemble du village pour élire un comité de lutte. Au cours de l'assemblée générale les gens ont élu les membres du comité sans discernement et il s'est trouvé que la majorité des membres du comité étaient des pêcheurs. Du coup personne n'a réagit, seulement au moment de l'invasion des acridiens, la rivière poissonneuse jonchant le village était à sa crue … A votre avis les pêcheurs iront-ils combattre les criquets ou iront-ils pêcher les poissons? »
Elle n'attendit pas de réponse et demanda aux participants de poursuivre les débats. Moi-même dans l'immédiat je ne saisissais pas le fond de sa pensée, seulement ma remarque était qu'elle coupa net sa réflexion comme si elle venait de réaliser qu'elle expliquait la beauté des couleurs arc- à- ciel à un aveugle congénital.
Les débats se sont poursuivis de longues heures durant ; les uns et les autres usant de rhétorique pour avancer ou pour retarder. Toujours est-il que l'ambiance était empreinte de cordialité. Autre fait la subordination de parole était de rigueur. Les vieux ne se gênaient pas de couper la parole à un jeune. Aux hommes d'en faire autant pour les femmes. A ces dernières de réagir avec le refrain bien connu: « sans nous, vous ne pouvez rien faire car nous assumons les tâches essentielles de la vie…… » Ainsi va la démocratie au village
Résultats de tout ce qui précède: on a une SIV représentative de tous les villages mais non représentative de toutes les couches socio- professionnelles de tous les villages
D'ailleurs il serait utopique de penser réaliser une telle représentation car cela reviendrait à alourdir inutilement l'organe de gestion.
Au moins une étape est franchie. Les instances de direction sont démocratiquement installées, une autre étape est que leur fonctionnement soit régi par les règles de la démocratie… Alors la suite ne peut que susciter une vive curiosité.
Rédacteur : LANKOANDE Ousmane: Agent de Développement
I.CO.DEV
FACILITER L’ORGANISATION COMMUNAUTAIRE POUR
RENDRE ACCESSIBLES LES SOINS DE SANTE PRIMAIRES
Le ciel commençait à s’éclaircir. L’étoile du matin brillait. Le chant de coq persistait toujours. Je me levais et fit ma prière en dix minutes. Or d’habitude j’occupais les oreilles du bon Dieu pour 30 minutes. Cette fois-ci ce n’est pas le cas. Cette journée qui débutait me faisait peur. Pourtant c’est une seule journée. J’avais déjà fait un mois de connaissance du milieu, un mois de sensibilisation pour la mise en place du projet de renforcement des soins de santé primaire, deux semaines pour un atelier de mise en place de la Structure Inter- Villageoise (SIV) et pour l’appui de cette même structure en vue de l’élaboration d’un règlement intérieur devant guider le fonctionnement du Comité de Gestion (COGES) du centre de santé et de promotion sociale (CSPS). J’avais de la force et du courage pour ses activités. Mais cette journée-là me faisait peur, parce qu’il s’agissait d’aider la communauté à responsabiliser des personnes issues d’elle pour son avenir en matière de santé. Il fallait que ce travail soit bien fait parce que près de 20.000 personnes de l’aire de santé, repartie sur 26 villages souffraient de manque de médicaments. Pourtant de beaux bâtiments que constitue le C.S.P.S servaient de cadre pour la consultation et les soins des malades. Les populations se rendaient à Piéla distant en moyenne de 44 Km des différents villages de l’aire de santé pour honorer les ordonnances médicales. Le mauvais état de la toiture des trois beaux bâtiments du CSPS n’avais pas autant d’influence négative sur la fréquentation de la formation sanitaire que le manque de médicaments. L’Association pour le Développement du Département de Bilanga (ADDB) avait tenté de mettre en place un dépôt pharmaceutique communautaire pour alléger ce problème mais le projet IB d’ASI a été une occasion inédite de soulagement pour elle.
A 6 heures 30, j’étais dans la douche. Deux personnes vinrent s’arrêter à l’entrée de ma cour entourée par des seckos en paille. Elles venaient d’un village de l’aire de santé du nom de papayenga. C’était les représentants de la SIV. Dans cette structure, chacun des 26 villages de l’aire de santé est représenté par deux (2) personnes. Ces deux personnes doivent être issues de la cellule de santé villageoise (C.S.V) qu’on retrouve dans chaque village. C’est en réalité l’assemblée générale de l’aire de santé. Le rôle de la cellule est de travailler à rechercher les solutions aux problèmes de santé qui se posent dans le village. Généralement on rencontre 6 membres soit, une accoucheuse, un agent de santé villageois, tous deux formés techniquement par les agents de santé du CSPS, et pour terminer, un président, un secrétaire et deux commissaires aux comptes. Les membres des CSV sont choisis par les villageois en assemblée du village.
Je venais de m’habiller après ma douche. Les rayons solaires traversaient ma fenêtre pour se retrouver directement sur mes yeux. J’eus un frisson. Je sortis et indiquai aux deux membres de la S.I.V là où devait se tenir l’AG d’élection du COGES. A peine ai-je fini de les indiquer que j’entendis une voiture se diriger vers l’école. Je jetai un coup d’œil et trouvai que c’était la délégation de l’Equipe Cadre du District Sanitaire de Bogandé (E.C.D1.) Je commençai à transpirer à grosses gouttes. Je fus ensuite obligé de me précipiter. Comme si je n’avais pas de montre, je demandai à mon voisin l’heure qu’il faisait. Il me dit qu’il est 9 heures. Ah ! C’est grave, je ne savais pas pourquoi je suis resté jusqu’à 9 heures. Peut-être c’était la peur. Je démarrai ma moto en direction de l’école. J’arrivai au même moment que Monsieur le Préfet du Département de Bilanga. Il devait aussi participer à l’AG. Déjà le Responsable du C.S.P.S et le chef coutumier étaient là. On n’attendait que les représentants de deux villages et certainement moi aussi et le Préfet. J’entrai dans la classe de l’école où devait se tenir l’AG, déposer tous mes outils d’animation et ressortis. Le Préfet s’approcha de moi sous un tamarinier qui était à côté et me dit :
- Mon frère l’Agent de Développement, j’ai lu le document sur l’IB que tes Responsables m’ont envoyé. Mais je te dis que c’est très dur. Est-ce qu'un comité de gestion composé uniquement de villageois peut bien travailler avec une équipe de santé ? En plus, s’il faut remettre toute la gestion financière au COGES, ça sera difficile. Les équipes de santé profitaient des petits avantages comme la vente des carnets de santé et autres pour "arrondir" leur fin de mois. Je trouve que c’est vraiment difficile et l’avenir ne dira pas le contraire. Les paysans sont des profanes. Ils vont vouloir être très rigoureux et les agents de santé vont chercher à profiter de leur ignorance. Bref ça ce n’est qu’une parenthèse, je voulais plutôt te demander si ça s’est très bien passé dans les villages.
Lorsque le Préfet finissait de parler je voulais tout de suite lui répondre. Comme c’était pour moi toute une conférence avec des questions qui se succédaient à des questions, je commençai par sa dernière question qu’il supposait être la principale. Comme je sentais qu’il était impatient, je ne tardai pas :
- Monsieur le Préfet, vraiment je vous remercie beaucoup parce que je sais que vous vous souciez de l’avenir de ces populations en matière de santé. Grâce à vos soutiens incontestables, j’ai pu travailler sans problème. J’ai fait l’animation dans tous les villages sur l’importance de l’IB et surtout sur la responsabilisation des communautés villageoises dans la gestion de leur propre santé. Je me suis servi de la saynète dont je vous avais parlé. Dans la saynète les acteurs sont choisis dans les villages pour favoriser la transmission des messages. Cela a été facile parce qu’au moins 4 personnes de chaque village avaient déjà participées à la première AG qui s’est passée ici là, si vous vous rappelez.
- Oui, je me rappelle bien, répondit le Préfet.
- J’ai ensuite assuré l’animation de l’atelier sur les types d’organisations communautaires à opter pour l’aire de santé. C’était au C.S.P.S. chaque village avait délégué quatre (4) représentants. L’atelier a duré deux semaines. Les villageois ont décidé de l’organisation suivante :
- Mon ami c’est très bien, dit Monsieur le Préfet, mais est ce que les villageois sont compétents pour élaborer un règlement intérieur ?
- Oui Monsieur le Préfet, ils l’ont fait. Je les ai aidé et c’était au deuxième atelier où je suis venu avec le responsable du C.S.P.S pour vous informer là !
- Ha ! Oui je me rappelle. Et le choix de… ? Le préfet ne put finir ce qu’il voulait dire. On entendit la voix du Responsable de la formation sanitaire : « tout le monde en salle ! On va commencer ! Tous les villages sont présents. En salle tout le monde ». Aussitôt la salle fut pleine avec les représentants des 26 villages et d’autres personnes de l’aire de santé qui étaient là aussi, pour postuler à des postes. On n’eut pas le temps de demander le calme dans la salle. Il est venu de lui-même. Et j’eus l’impression que ce qui m’était arrivé le matin au réveil venait d’arriver à toute la population. Il faut choisir des personnes qui prendront le destin de la population en mains.
Quand le Responsable de la formation sanitaire constata que le calme a été automatique, il prit la parole sans tarder :
- Aux noms de tous les membres de l’équipe de santé, aux noms de tous les acteurs en santé ici présents, je prends la parole pour souhaiter la bienvenue à tous ceux des différents villages et l’équipe de Bogandé qui est venue pour nous soutenir. Vous le savez bien, c’est une journée décisive. Il faut vraiment que notre C.S.P.S soit un vrai centre de santé et de promotion sociale comme les initiales l’indique, avec la responsabilisation des communautés. le COGES qui sera mis en place aura pour rôle comme le règlement intérieur au niveau national le mentionne :
Cette séance sera animée par l’agent de développement (AD) que vous connaissez très bien et moi, je vais assurer le secrétariat. Ainsi donc je demande à l’AD de traduire en gourmantchéma mon mot de reconnaissance à tous et de continuer en même temps la conduite de l’AG
Je pris donc l a parole et m’attelai à la traduction. Quand j’eus fini, il eut un applaudissement de tonnerre.
On commença par la lecture du règlement intérieur élaboré par l’AG (ou S.I.V selon les termes de notre projet IB d’ASI). On le fit article par article. Il était tellement long qu’en 15 minutes j’étais fatigué. J’arrivai enfin sur la partie concernant l’élection des membres du COGES. Je demandai à un volontaire de lire cette partie. Il y eut encore un calme. De toutes les façons, en dehors des applaudissements, il n’y eut jamais une rupture remarquable du calme. Un volontaire tout de même se distingua. Il commença la lecture en ces termes. Notons que c’était en gourmantchéma :
Article 3 : les membres du COGES sont élus en AG de la S.I.V. Dans cette S.I.V, les 26 villages rattachés à la formation sanitaire de Bilanga sont représentés par une délégation de deux membres.
Article 4 : les membres du COGES doivent être ressortissants de l’aire de santé de Bilanga et être reconnus pour leur probité et leur franchise. Les employés du comité de gestion ne peuvent être membre du comité
Article 5 : le procès verbal de cette élection doit être obligatoirement déposé à la Préfecture et à l’ECD avec les noms, prénoms, professions, références des pièces d’identité des membres élus ».
Après cette lecture, je clarifiai quelques termes avant le démarrage des élections. L’infirmier, Responsable de la formation sanitaire est membres de droit selon les textes de l’état (R.I et Statuts). Les membres de l’équipe de santé ne sont pas des employés du comité, mais de l’état.
La séance d’élection fut longue. Avec des votes à mains levées, on arriva à avoir des membres à tous les postes prévus par les textes aux environs de 12 heures. Il y’avait :
Ce fut le moment de la rupture du grand calme. On entendait des soupirs partout dans la salle. Certains toussaient, d’autres riaient. Moi-même, je soupirai un instant avant de demander le calme pour qu’on puisse évoluer.
Dans l’assemblée, on procéda à la présentation de tous les membres du comité formé, qui s’engagea à travailler au nom de la population dans la transparence, l’intégrité, la disponibilité, la solidarité avec un esprit d’initiatives.
« Ils comptent beaucoup selon le président, sur les membres de la S.I.V, sur les autorités administratives, et sur les autorités coutumières et religieuses dans la mobilisation des communautés pour la réalisation des activités de santé ».
Le responsable de la formation sanitaire ajouta que la collaboration entre l’équipe de santé et le comité de gestion sera le ‘’carburant ‘’ du moteur de la santé.
Pour terminer, je fis la conclusion en lieu et place du Responsable du C.S.P.S qui devait le faire. J’adressai le remerciement aux représentants des villages, aux autorités coutumières, religieuses et administratives ainsi qu’aux représentants de l’E.C.D de Bogandé. Un dernier applaudissement clôtura la séance. Je ramassai tout mon matériel d’animation pour partir.
A peine sorti de la salle, le Préfet me prit par la main et me félicita. Je compris qu’il s’impatientait pour la suite, quand, il me posa la question suivante :
- Wu ! ! Mon ami, si ça marche, c’est l’idéal, tu ne penses pas ?
- Oui je pense que ça va marcher parce qu’il reste un grand travail de soutien aux membres élus.
D’abord ils seront formés par l’équipe cadre de district (ECD) sur :
Après cela, ils auront un accompagnement de ma part. Ce qui leur permettra de maîtriser leurs rôles dans le comité, qui sont :
Cet accompagnement peut durer longtemps parce qu’il faudra des formations complémentaires en planification des activités, en montage de projets, en conduite de réunions, en rédaction de rapport d’activités, un renforcement en alphabétisation et beaucoup d’autres choses. Est- que vous ne pensez pas monsieur le Préfet que je serai appelé à être médiateur en cas de conflits entre l’équipe de santé et le comité de gestion ou entre le comité de gestion et la S.I.V, Parce que ce que vous avez dit avant l’AG ne peut pas ne pas arriver ; je suis certain. Il faut tout simplement se mettre à l’œuvre à la place de l’une ou de l’autre de ces structures pour comprendre.
Bon, Monsieur le Préfet, je ne voudrais pas abuser de votre temps. Donc je vais vous souhaiter une bonne soirée. Je compte vraiment sur votre soutien.
- Merci Monsieur l’agent de Développement au revoir. A quand l’arrivée des médicaments essentiels génériques( M.E.G) ?
- Dans un mois, après la formation des membres des COGES.
Après le départ de Monsieur le Préfet, je restai peu de temps avec les membres de l’ECD et l’infirmier chef de poste (I.C.P) pour un petit bilan. Il ressortit que c’était positif mais que l’I.C.P et moi avons désormais une grande responsabilité dans l’acquisition des compétences des membres des COGES :
Lorsque la voiture de l’ECD démarra, Monsieur l’Infirmier Chef de poste (ICP) me regarda et dit :
- Monsieur, on rentre.
On démarra simultanément nos motos. Comme la mienne faisait plus de bruit, parce que c’est une DT 125, je n’entendais plus ce qu’il continuait à me dire. Etant sur ma moto, je rêvais des tâches lourdes qui m’attendaient et qui ne fussent que des réalités.
1- E.C.D : Equipe Cadre du District. C’est l’équipe dirigeante de tout le District sanitaire qui couvre une vingtaine d’aires de santé.
2- On dit indifféremment Infirmier Chef de Poste(I.C.P.) et Responsable du C.S.P.S. Dans tous les cas c’est le responsable de la formation sanitaire. Cette formation sanitaire est appelée centre de santé et de promotion sociale (C.S.P.S) où on a une équipe qui assure les soins de santé. Cette équipe est généralement composée de :
- Un infirmier d’état (qui est l’ICP)
- Une accoucheuse auxiliaire
- Un infirmier breveté
- Un agent itinérant de santé
- Un manœuvre
Les infrastructures sont composées d’un dispensaire, d’une maternité, d’un dépôt pharmaceutique communautaire et des logements pour les agents de santé.
Rédacteur: MANO Samuel